BSE - Base scientifique expérimentale « Chonsanju »
Mars
Sol Mercurii 11 de l’an 300*
24h18 - Y a une nouvelle faille, par ici.
- Quelle largeur ?
- Trois ou quatre mètres. On dirait que ça bouge pas mal, en ce moment.
- Ouais. Bon. Reviens à la base rapidement, le jour va tomber d’ici quelques minutes.
- Le temps de faire les prélèvements et je décolle. Terminé.
Le professeur Yurugu reposa le com-link. Il s’assit sur sa chaise et sortit une cigarette, qu’il alluma. Des volutes de fumée bleue s’échappèrent, tourbillonnèrent, virevoltèrent avant de disparaître. Le bureau du laboratoire, baigné de néons clairs, était recouvert de papiers griffonnés, de livres ouverts, d’articles, d’instruments insolites, de tables de coordonnées, le tout sans aucun ordre apparent. Sur les murs, des graphiques et des cartes, des écrans figurants des graphiques et des cartes, des croquis et des photos figurants des écrans figurants des graphiques et des cartes. Le tout… sans aucun ordre apparent.
Le professeur Yurugu n’avait qu’une chose en tête : rentrer sur la Lune. Ou sur Terre, dans le pire des cas. Quitter les laboratoires crasseux, quitter l’immense base martienne, sa promiscuité, et une planète aux températures merdiques.
Peut-être acheter une maison. Oui. Une petite maison. En bois. Blanc. Dans le cratère de Kepler. Oui, sur la face visible, avec vue sur la Terre, toujours. Et peut-être que…
- Merde, Yurugu, y a un truc qui tombe ! Cracha le com-link.
- Quoi ?
- Y a un machin qui vient de s’écraser, à l’Ouest de ma position.
- Un machin ?
- Un objet. Gros. En flamme. Et plutôt du type sonde que météore, si tu vois ce que je veux dire. On fait quoi ?
- Toi, tu te grouilles de rentrer. Il va bientôt faire –90 degrés, et ta combinaison est pas faite pour ça. Les machins qui tombent du ciel, on s’en occupera plus tard.
- Okay. Je pars. Terminé.
- Ouais, Terminé.
C’est au milieu de la nuit que le robot Spirit VIII rapporta à la BSE les décombres calcinés d’un satellite. Rapidement, il fut identifié comme étant Tangun II, satellite de communication sélénite originellement en orbite autour de la Terre, lancé par l’Etat Major de la Force Lunaire.
- Un aérolithe. C’est forcément un aérolithe qui l’a percuté et l’a fait dévier de sa trajectoire.
- Un très gros aérolithe, alors…
- Et il y a de ça un bon moment, vue la distance qu’il a du parcourir…
- Mmh… Regarde s’il a conservé des enregistrements de ses dernières communications. Ça nous donnera une idée.
- Je vois pas la puce dans ce merdier.
- C’est pas ce truc, là ?
- Non, ça c’est un boulon.
- Un boulon ?
- Un boulon.
- Un boulon…
- Ah ! Je l’ai ! On peut l’insérer dans le com-link.
- Alors ? Qu’est-ce que ça dit ?
- C’est étrange… les dernières transmissions datent d’il y a deux jours…
- C’est pas possible… il a pas pu mettre aussi peu de temps pour faire plusieurs dizaines de millions de kilomètres ! Il doit avoir un problème d’horloge interne. Qu’est-ce que disent les messages ? Ça peut nous aider.
- Il disent… Hein ? Ah. Ça peut intéresser quelqu’un, ça…
République Solaire de Cuba
Palais Présidentiel.
Cuba. Chaleur moite. Stagnante. Immuable. Trop lourde ; tropicale.
Dans les faubourgs de Palmer City, les temps – les deux – se sont suspendus. Un démon malicieux a mis pause, est allé acheter des cigarettes, et n’est jamais revenu. Sur la chaussée délabrée, des charettes sans roues, des caisses, des gravats. Se recroquevillent entre les pavés une poignée de fleurs flétries qui fuient un soleil absolu. Le long des trottoirs, quelques dormeurs gisants aux côtés de leur ombre discrète. Des soldats jeunes, parfois.
Le Palais est un jardin de marbre et de granit, où poussent et s’épanouissent statues et colonnes, couloirs et escaliers. De fines tringles en argent maintiennent quelques rideaux, qui se plaisent à filtrer le jour luisant. Une fraîche pénombre se tapit dans les grandes pièces.
La salle du trône est démesurée. Construite toute en longueur, ses murs tapissés de tentures narrant la gloire et les éclats supposés de Palmer, le Président Auto-Proclamé à Vie. Le sol, carrelé de pavés en marbre blanc, fendu d’un épais tapis rouge brodé d’or. Sur les côtés, moult piliers et armures. Tout au fond : le trône, immense.
Un messager s’avance, révérencieusement.
- Une communication pour le Président !
Instinctivement, une chaîne de commis à l’air déférent se forme de l’entrée de la salle jusqu’aux marches du trône. Et le transcodeur passe de mains en mains. Quelques mots procéduriers sont prononcés, quelques gestes incantatoires esquissés. L’appareil parvient enfin à Palmer et se met en marche au seul contact de ses paumes.
- Citation :
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- Covenant, le tout nouveau
Boulet instructeur de la St commencais a faire sans ronde dans le premier, et seul, couloir du novueau QG de la ST. Il arreta deux noob nouveau qui courrai apres le couvre feux, puis partis vers sa couchette
- Citation :
- Rentrant dans sa chambre il rencontra malheureusement l'humour de gégé qui se cachait là et le supplia de bien vouloir garder le secret... Au loin, les échos résonnaient: "Il est très bien mon humour de gégé !"
Mais quel parti l'instructeur va prendre ? Celui de son général, ou prendra-t-il en peine l'humour de ce dernier ?
- Citation :
- daktronics dormait paisiblement, une vodka sous son bras.
- Et bah bordel, je vais avoir du boulot...**
* Calendrier Darien. Lundi 9 de Phalle An 136 E.P. (St Godemiché, économe) en calendrier ‘Pataphysique.
** Dans une modestie légendaire.